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Immobilisation et état grabataire

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Par définition, il s’agit de l’incapacité temporaire ou définitive de quitter son lit, due à la faiblesse ou à l’infirmité de la personne âgée. Les différents symptômes de cette immobilisation peuvent être associés à une dimension physique, métabolique ou psychique. Les effets de cet état sont très néfastes pour la santé, allant jusqu’à représenter une menace vitale.
Bien que cette immobilité ne puisse pas toujours être évitée, il est important de savoir en prévenir les conséquences.

En France, plus de 200 000 personnes de plus de 65 ans sont incapables de se mouvoir spontanément. Ce chiffre ressort d’une enquête réalisée par l’Insee sur la santé et les soins médicaux. Les personnes concernées finissent donc confinées au lit, s’exposant alors à des complications diverses. Il est évident que l’inactivité musculaire et squelettique implique le risque de détérioration de nombreuximmobilisation alitement systèmes de l’organisme, d’autant plus si l’alitement est prolongé et que le sujet est fragile. Bien que toutes les complications n’imposent pas la même gravité, elles sont toutes susceptibles d’augmenter la durée et le coût des soins, affectant ainsi l’autonomie et la qualité de vie du senior. Que ce soit à l’hôpital ou à domicile, il est donc primordial d’en connaitre les effets et d’en limiter la durée, notamment si la personne âgée est fragile.

Les modifications physiologiques et pathologiques des premiers instants

Risque d’escarres : la compression prolongée de la peau provoque souvent des lésions cutanées, plus ou mains graves. Ces plaies doivent à tout prix être évitées car elles sont douloureuses, longues à cicatriser et demandent des soins relativement chers.  Pour prévenir les escarres, il faut toujours veiller à une hygiène impeccable de la peau, inspecter les zones de pression du corps, favoriser une alimentation riche et si possible, installer le patient sur un matelas anti-escarres très efficace.

Infections respiratoires : la mauvaise ventilation entraine souvent des sécrétions bronchiques qui par la suite provoquent des infections broncho-pulmonaires. Il faut surveiller la toux du patient, les difficultés respiratoires éventuelles, l’hygiène buccale, veiller à ce que sa température ne s’élève pas anormalement, voire même à le vacciner.

Manifestations thromboemboliques : les membres étant immobilisés, la circulation n’est plus aidée par le mouvement et cela peut rapidement mener à une obstruction des veines en cas de formation de caillots de sang. Les bas de contention peuvent toutefois favoriser la circulation veineuse pour éviter ces complications.

Affectation des nerfs : en raison d’une forte compression, la dégénérescence des nerfs peut apparaitre en quelques heures seulement. Il est alors primordial d’installer correctement le patient. Pour aider à cela, il existe des arceaux, coussins de positionnement ou matelas en mousse viscoélastique (à mémoire de forme). La mobilisation articulaire doit être très légère et progressive.
Les modifications physiologiques et pathologiques après quelques jours

Complications cardiovasculaires : il faut surveiller le pouls, être attentif aux douleurs et engourdissements au niveau des mollets, des jambes ou le long des trajets veineux. Les risque majeur est l’apparition d’une thrombose veineuse profonde. Pour y remédier, nous conseillons les exercices musculaires au lit, une bonne hydratation, l’utilisation de talonnières ou bandes de contention.

Altération musculaires et articulaires : naturellement très nocives pour la mobilité physique, elles peuvent se manifester par des douleurs variées, crampes, raideurs, tassements osseux, tendinites ou diminutions de la force musculaire. La prise en charge est faisable par traitements médicamenteux ou par rééducations.

Troubles de l’élimination urinaire : incontinence, infections, rétentions et douleurs. Il faut procéder à une analyse d’urine si celle-ci est devient trouble ou malodorante.

Problèmes digestifs : risques de constipation, diminution de la capacité de déglutition, acidité gastrique affaiblie, ralentissement important du transit intestinal et ballonnements. Pour y remédier, il est conseillé de privilégier une alimentation riche en fibres, voire laxative, ainsi qu’une bonne hydratation.

Effets psychologiques : le sujet est sous la menace d’états dépressifs et amorphes. L’isolement amène très vite un repli sur soi et une baisse de l’estime. Le soutien psychologique des proches est dans ce cas très bénéfique pour le moral du patient. Également, influent l’environnement général et la personnalisation des soins. Si l’humeur et la perte d’énergie sont vraiment critiques, on préconise parfois un traitement antidépresseur.

 Tous ces effets néfastes peuvent se répercuter de manière variée :

  • Risques d’escarres.
  • Syndrome dépressif, délires et confusions.
  • Déficit immunitaire et sensibilité accrue aux infections.
  • Désadaptation du cœur à l’effort, troubles de la tension, mauvaise circulation veineuse.
  • Atrophies musculaires, rétractions, raidissements, articulations affectées et tendinites.
  • Affaiblissement des os favorisant le risque de fractures.
  • Aggravation des problèmes de santé déjà existants.

En conclusion, nous pouvons retenir que cette extrême dépendance peut entrainer des conséquences lourdes et exigeantes. Il faut donc bien concevoir que l’alitement est un facteur pathogène et doit se faire sous une vigilance soutenue. Les soignants doivent surveiller l’évolution des syndromes, prévenir et traiter les complications éventuelles. Ces actions seront primordiales pour préserver la qualité de vie des personnes âgées alitées.

 

Lisez les principaux risques et complications de santé chez les personnes âgées :

 

Sources:
http://www.soins-infirmiers.com/syndrome_immobilite.php
http://www.medix.free.fr/cours/dermato_c_011.php

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