Douleurs intestinales des personnes âgées

Maux de ventre, ballonnements, constipation, diarrhées… Ces bêtes noires vous accompagnent-elles au quotidien et gâchent votre confort ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls ! On estime que 10 à 20 % de la population souffre de douleurs intestinales.

L’élimination régulière des déchets de la digestion est essentielle au fonctionnement correct de notre organisme. Cette fonction relève de nos intestins qui dépendent de l’équilibre de nombreux facteurs ou habitudes d’élimination propres à chacun. Or, en cas d’altération de l’élimination, tout le système gastro-intestinal ainsi que d’autres systèmes de notre corps peuvent en être affectés.

Il est important de bien comprendre le processus normal d’élimination et les éléments qui le favorisent ou le ralentissent afin de mieux gérer les complications.

L’organisme des seniors

Le vieillissement physiologique de la personne risque d’occasionner une perte de tonicité musculaire et une lubrification intestinale réduite. Si l’alimentation de la personne âgée n’est pas adaptée et suffisamment hydratée, le surplus de graisses et de lipides demeure plus longtemps dans l’intestin. Par conséquent, se ressentent alors les habituels ballonnements, gaz et effets de constipation ou de diarrhée. Afin de contrer ces sensations, le senior sera souvent amené à restreindre le contenu de son alimentation et à opter pour diverses solutions médicamenteuses. Finalement, la bonne absorption et le transit intestinal seront affectés, ce qui entravera encore plus les fonctions intestinales. Un cercle vicieux se met alors en place.

Fonctionnement

Le cheminement parcouru par la nourriture dans notre organisme est le suivant : bouche, œsophage, estomac, intestin grêle puis gros intestin avant l’étape finale de la défécation.

La dernière partie de notre circuit digestif est donc le gros intestin. Il prend le relais de l’élimination intestinale après le travail fourni par l’intestin grêle.

L’effort le plus important de ce parcours incombe au gros intestin qui, en plus de l’activité péristaltique, est responsable de l’évacuation. Il est formé de côlons et du rectum.

Après un repas, l’activité du gros intestin est automatiquement stimulée pour que les contractions incitent à éliminer le contenu résidant. Ces matières fécales contiennent principalement de l’eau, du sel, des bactéries et différentes matières non assimilables comme les cellules mortes ou la cellulose.

Nous pouvons alors résumer l’activité globale du gros intestin de la manière suivante :

1.  Absorber le sodium et l’eau.
2.  Traiter les bactéries.
3.  En fin d’acheminement, il est responsable de la défécation.

Facteurs influençant la santé intestinale

• Malnutrition ou dénutrition.
• Régime pauvre en fibres.
• Hydratation insuffisante.
• Influence des médicaments (laxatifs, antiacides, morphine,…).
• Malformations de l’intestin.
• Troubles moteurs.
• Troubles métaboliques.
• Hémorroïdes ou autres douleurs à la défécation.
• Problèmes cardiaques.
• Manque d’exercice physique.
• Accumulation de stress.
• Mauvaises habitudes d’hygiène personnelle.
• Salubrité de l’environnement ou des aliments.

Influence des troubles intestinaux sur l’organisme

On néglige souvent l’ampleur occasionnée par une santé intestinale perturbée. En plus d’influencer notre humeur au quotidien, la douleur abdominale perturbe la posture durant la journée et provoque également un mauvais positionnement pendant le repos. Le sommeil est donc naturellement perturbé. De même, la douleur qui survient pendant l’élimination de matières fécales peut bloquer la respiration et diminuer l’appétit (car on anticipe les complications ultérieures). En outre, l’excédent de selles liquides risque d’éveiller des douleurs anales très désagréables.

La dimension psychologique est aussi touchée. Ainsi, les complications intestinales comme la diarrhée freinent l’envie de s’adonner à des activités hors du domicile par crainte de selles liquides. De plus, étant donné la fragilité du processus intestinal, on préfère se limiter à un régime alimentaire plus réduit et finalement moins attractif. Les conséquences de dénutrition ne sont alors jamais loin, ce qui n’améliorera pas la situation.

Signes annonciateurs

Il faut veiller à reconnaitre les signaux d’alerte afin de mieux prévenir les conséquences susmentionnées.

• Les selles. Vérifier la fréquence, la quantité, le couleur et l’odeur.
• Bruits intestinaux.
• Flatulences nauséabondes.
• Douleurs abdominales ou lors de la défécation.
• Diarrhée. On considère qu’il s’agit d’une diarrhée lorsque les selles liquides sont répétées et abondantes.

Prévention

Voici un ensemble de conseils utiles pour une bonne digestion et pour conserver sainement le fonctionnement de ses intestins.

Adapter son alimentation : favoriser les aliments riches en fibres et hydratants. Inversement, il faut évite autant que possible les aliments gras (chips, frites, crèmes…), les aliments acidifiants comme l’alcool ou le café, les épices (poivre, paprika, curcuma…) et surtout ne pas manger de viandes crues susceptibles de contenir des bactéries.

Avoir une bonne respiration : les maladies comme la bronchite ou la pneumonie affectent l’oxygénation du sang qui diminuera le travail musculaire. Celui-ci est essentiel pour assurer les contractions nécessaires à l’évacuation des matières fécales.

Veiller à une hygiène irréprochable : la salubrité et les microbes affectent l’appareil intestinal et rendent l’élimination problématique. À titre d’exemple, nous pouvons citer les hémorroïdes, hernies intestinales ou le cancer de l’intestin. Ces deux derniers causent surtout la diarrhée, tandis que les hémorroïdes sont responsables de constipation.

Avoir une bonne santé mentale : la dépression affecte le comportement intestinal car le manque d’énergie rend les visites aux toilettes plus rares. De même, la démence sénile peut faire oublier le besoin d’aller aux toilettes, inhiber la sensation ou encore rendre la personne incapable de communiquer ce besoin.

Assistance des aides-soignants : le rythme de défécation et les matières fécales doivent être surveillées pour apprécier l’état de santé général de l’appareil intestinal. Les aides-soignants peuvent également aider les personnes à aller aux toilettes pour assurer un rythme régulier.

Solutions

Le régime alimentaire influence directement la fonction intestinale. Les fibres contenues dans l’alimentation favorisent l’absorption d’eau dans les matières fécales et les rendent plus molles et faciles à évacuer. Parfois, il est conseillé d’éviter le lait susceptible d’entrainer un ballonnement abdominal. De même, les aliments et boissons sucrés artificiellement contiennent des éléments non digestibles et fermentent en produisant des gaz et des acides gras.

Bien entendu, l’hydratation est également indispensable pour une bonne santé intestinale. Il vaut mieux boire des petites quantités de manière fréquente plutôt que de se forcer à beaucoup boire d’un seul coup. Pendant les périodes de fortes chaleurs, il est même conseillé d’augmenter la consommation de liquide.

Étant donné que le côlon stimule l’évacuation des selles après le repas, il est conseillé d’aller aux toilettes directement après le déjeuner. Adapter son horaire est donc une bonne solution à mettre en place quotidiennement.

N’oubliez pas non plus que les médicaments ont des effets secondaires, favorisant ou ralentissant l’élimination. De même, les laxatifs doivent seulement être sollicités en cas d’absence de selles au-delà de deux ou trois jours. Autrement, ils peuvent devenir inefficaces, voire même engendrer un effet opposé à celui escompté !

Le stress est lui aussi un facteur important à prendre en compte. Apprendre à gérer son stress offre une meilleure détente de l’organisme pour permettre à l’intestin de mieux travailler. La relaxation évite les constipations et crises de douleurs. Diverses méthodes existent pour évacuer le stress, à l’instar du yoga, pilates, gymnastique douce, exercices de respiration, méditation ou encore et tout simplement le sport !

Finalement, se prémunir d’une assistance est certes incommode mais procure une aide précieuse pour garantir une santé intestinale. Il faut savoir que les infirmiers respectent l’intimité de la personne âgée et ses sentiments à cet égard. Les aides-soignants sont conscients de cette réalité et le confort du patient est leur priorité.

 Nous vous invitons également à lire nos explications sur :

• Syndrome du colon irritant : comment l’éviter?
• Déshydratation des personnes âgées : combien faudra-t-il boire cet été?
• Dénutrition des personnes âgées : comment bien manger pour l’éviter?

Sources :
http://www.em-consulte.com/article/221305/elimination-intestinale
http://papidoc.chic-cm.fr/573Hend03eliminer.html