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8. La pollution atmosphérique

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pollutionLa pollution urbaine, sombre ou invisible, parfois massive ou légère, semble infiniment présente autour de nous. Depuis une quinzaine d’années, les conclusions des recherches sont toutes unanimes sur une évidence: la pollution atmosphérique est devenue un facteur de risque cardiovasculaire à part entière.

Pour rappel, les maladies cardiovasculaires concernent les troubles du cœur et de la circulation sanguine. L’expression fréquemment employée est la maladie coronaire, ou encore coronaropathie. Cette anomalie fait référence au rétrécissement des artères du cœur pouvant provoquer l’infarctus. Comme nous l’indique l’article « Les huit dangers pour votre cœur« , un grand nombre de décès peuvent néanmoins être prévenus en agissant préalablement sur les facteurs de risques. A présent, intéressons-nous de plus près à ce facteur sous-estimé : la dégradation de l’air.

Selon l’OMS, la pollution atmosphérique est annuellement responsable de plus de deux millions de morts prématurés à travers le monde. Elle estime que 1 à 2% de la mortalité cardiaque est engendré par l’augmentation des particules fines polluantes. Celles-ci pénètrent dans les vaisseaux, provoquant une inflammation qui altère le système vasculaire. Elles sont principalement composées de sulfates, nitrates, carbone, substances organiques et minéraux provenant du sol et des métaux. Elles s’observent tout au long de l’année en milieux ruraux et urbains. Leur production est générée principalement par l’agriculture, l’industrie et le transport. A cet égard, une étude réalisée par l’European Heart Journal sur plus de 150 000 personnes avec antécédents de malaises ou arrêts cardiaques, démontre statistiquement que le taux de mortalité augmente en fonction de l’exposition à ces particules fines présentes dans un air pollué. De même, l’Institut National De Veille Sanitaire en France constate une augmentation des hospitalisations pour causes cardiaques (angine de poitrine ou infarctus) dans les deux jours suivant les hausses de pollution. Une étude européenne faite par l’Aphekom en 2011 note, quant à elle, qu’être résident proche des grands axes de circulation est un facteur déclenchant de maladies coronariennes chez les personnes de plus de 65 ans. De plus, les conséquences ne se limitent malheureusement pas seulement à notre cœur. Elles risquent également de provoquer des cancers et altérations des fonctions pulmonaires. En raison de leur taille extrêmement petite, ces particules fines peuvent ainsi s’insinuer profondément dans le système respiratoire et s’y déposer. La toux, les irritations et inflammations des bronches sont des conséquences possibles à de simples et courtes expositions. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement sensibles à ces effets, de même que les personnes asthmatiques ou souffrantes de pneumonique, de bronchites ou autres maladies respiratoires. Cela sans même compter les risques spécifiques entrainés par l’exposition aux molécules chimiques toxiques liées aux particules ainsi que leurs interactions avec d’autres polluants!

Pour la surveillance de la qualité de l’air, les particules fines polluantes, dites « PM » (Particulate Matter), sont classées selon leur taille en micromètre. De cette manière, lorsque nous sommes avertis de risques de PM2.5, cela signifie que l’atmosphère est chargée de particules polluantes dont le diamètre est inférieur 2,5 micromètres. Quatre références sont distinguées :
– PM10 : particules susceptibles d’entrer dans nos bronches.
– PM2.5 :particules fines, pouvant pénétrer dans les alvéoles pulmonaires.
– PM1.0 : particules très fines, suffisamment petites pour passer à travers la barrière alvéolo-capillaire.
– PM0.1 : particules ultrafines.

Un bon nombre d’études récentes lèvent donc le voile sur les effets néfastes et sournois de la pollution atmosphérique. Toutes ces constatations s’accumulent pour nous avertir du danger présent autour de nous, ne menaçant pas seulement l’écosystème de la planète mais également notre santé sous différents angles.

 

 

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