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Lésions de la moelle épinière : nouvelle avancée scientifique

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C’est à Pékin que de nouvelles avancées dans le domaine de la récupération des fonctions motrices suite à une lésion de la moelle épinière ont été réalisées. Un consortium scientifique international dirigé par Grégoire Courtine est en effet parvenu à faire remarcher deux singes qui avaient subi une lésion de la moelle épinière.

 

Déroulement de cette nouvelle étude 

Les scientifiques ont réalisé leurs tests sur deux singes tous deux équipés de deux implants. L’un des implants avait été placé dans le cerveau tandis que l’autre avait été implanté sur la moelle épinière. Ces deux implants étaient reliés entre eux par une connexion Wi-Fi.

Concrètement, les chercheurs ont implanté dans le cortex moteur une puce carrée couverte de 96 pointes de 1,5 mm de long en mesure de déceler les activations des neurones qui dirigent les mouvements. Ensuite, un deuxième implant a été greffé sur la moelle épinière, sous la lésion. Cet implant était muni de 16 électrodes permettant d’envoyer des petites décharges dans les circuits nerveux qui commandent les muscles.

C’est une connexion Wi-Fi (sans fil) qui a permis de faire le lien entre ces deux implants. Le signal nerveux détecté dans le cerveau par l’électrode était transmis à l’implant qui provoquait une stimulation électrique de la patte du singe.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : dès que la connexion entre les deux implants a été établie, les deux singes ont pu marcher à nouveau en se déplaçant sur un tapis roulant.

 

Précédents tests réalisés dans ce domaine

Même si l’annonce des résultats obtenus à la suite de l’expérience menée par Grégoire Courtine représente une avancée certaine, il faut savoir que d’autres équipes ont déjà effectué des tests du même genre et ce depuis plusieurs années.

L’implantation d’une puce dans le cortex d’un être humain a déjà été effectuée pour permettre à des patients de contrôler un bras robotisé et même leurs propres membres.

 

Que peut-on en conclure ?

Même si les résultats de cette expérience sont très intéressants, les conditions dans lesquelles cette dernière a été menée ne permettent pas de prévoir si les singes seraient capables de se mouvoir de manière tout à fait normale dans un milieu moins contrôlé. De plus, dans le cas des deux singes, seul un membre était paralysé. L’objectif actuel serait donc de montrer ce qu’il adviendrait si les deux membres inférieurs étaient touchés.

D’autres test vont être effectués en 2017 sur un plus grand nombre de singes mais en attendant, il faut savoir que cette méthode est déjà en partie testée sur des patients humains. En effet, un implant semblable à celui des singes a été greffé sur la moelle épinière de deux personnes hémiplégiques à Lausanne. Pour l’instant, il est encore trop tôt pour parler d’une amélioration de leur état et il faut également souligner que ces patients n’ont pas été équipés d’un implant dans le cerveau comme cela avait été le cas pour les singes.

 

 

Références :

Le Monde, « Des neuro-implants font remarcher des signes paralysés », https://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/11/09/des-neuro-implants-font-remarcher-des-singes-paralyses_5028394_1650684.html,  consulté le 16-11-16 à 10h.

France Info, « Paralysie : reconnecter cerveau et moelle épinière en Bluetooth' », http://www.francetvinfo.fr/sante/decouverte-scientifique/paralysie-reconnecter-cerveau-et-moelle-epiniere-en-bluetooth_1914325.html, consulté le 16-11-16 à 10h15.

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