La guerre fait rage aux portes de l’Europe et nous en sommes tous affligés. Impossible d’échapper à cette terrible actualité tant elle est partout à la une. Le conflit se manifeste également dans nos quotidiens par le biais de la hausse des prix de certains produits et les débuts de pénuries d’autres. Nous sommes tous impactés et chacun gère à sa manière avec ses propres moyens. Il n’est en tout cas pas possible de nier le caractère anxiogène qui se dégage de la situation actuelle. Nos seniors n’échappent pas à la règle et vivent très certainement le conflit encore moins bien que nous. En effet, cela leur évoque malheureusement de douloureux souvenirs.
Une vie déjà marquée par la seconde guerre mondiale
Les plus anciens de nos seniors ont déjà connu la guerre par le passé. La seconde guerre mondiale a laissé de tristes traces dans l’histoire de nos familles françaises. Ainsi il n’est pas rare d’entendre nos anciens raconter des anecdotes de leur jeunesse ou même de leur enfance liées au deuxième conflit mondial.
Qu’ils aient été jeunes adultes, parents ou même enfants, beaucoup se souviennent de ce que signifiait « vivre en temps de guerre ». Les sacrifices étaient nombreux pour les soldats comme pour les civils… Personne n’en est sorti indemne. Tous sont restés marqués par les privations, les pertes humaines, les ravages qui défiguraient petit à petit leur environnement familier ou encore par le bruit si identifiable de l’alarme qui précédait les bombardements…
Les souvenirs sont encore très vifs. Aussi, la guerre en Ukraine ravive tout cela. Ce que nos seniors voient à la télé, ils l’ont vécu à leur manière. Les images défilent montrant tour à tour paysages dévastés par les bombardements, corps laissés au sol, civils tentant de prendre la fuite, aide humanitaire mise en place… Le stress et l’angoisse qui émanent de cette sombre actualité sont palpables. Il est difficile de ne pas se laisser envahir par l’émotion, d’autant plus si cela évoque une réalité déjà tristement connue et vécue. Le processus d’identification est alors évident. Les seniors ayant connu eux-mêmes la guerre se rappellent plus que jamais ce qu’ils ont traversé durant cette période difficile en assistant, impuissants, au sort des Ukrainiens relaté par toutes les formes de médias possibles.
Solitude et anxiété
Si tous nos seniors n’ont pas forcément connu la guerre de façon personnelle, il est tout de même important de comprendre que la guerre en Ukraine les impacte tout de même de façon forte. Bon nombre de personnes âgées vivent seules et sont parfois isolées.
La solitude qu’ils expérimentent au quotidien est un facteur important qui peut aggraver tant la souffrance que l’anxiété générées par la guerre en Ukraine. Dans une routine parfois morne et privée d’interactions sociales qualitatives, l’accès aux informations anxiogènes véhiculées par la télévision, les journaux ou encore la radio affecte le moral.
Les personnes âgées, au fil des années, deviennent très souvent plus perméables aux émotions fortes. Ils ressentent plus facilement la peur, la peine et le stress. On peut alors aisément imaginer ce qu’ils éprouvent en assistant aux horreurs et atrocités de la guerre en Ukraine depuis chez eux. Ils voient de la souffrance et en sont directement touchés.
Comment aider nos seniors?
Si vous êtes vous-mêmes senior et que vous vous reconnaissez dans les profils précédemment dressés, nous vous recommandons de ne pas rester seul face à l’actualité. Rapprochez-vous de votre famille ou de vos amis si vous en avez la possibilité afin d’en parler avec eux et de leur confier votre trouble face à tout cela.
Si vous êtes isolé, vous pouvez trouver une oreille attentive auprès des éventuelles personnes intervenant dans votre quotidien et vous accordant de leur temps (aide soignant, infirmier, livreur etc…). N’hésitez pas non plus à contacter diverses associations spécialisées dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées (Solitud’écoute ou Au bout du fil pour ne citer qu’elles de façon non exhaustive). Sans vous couper du monde extérieur et de ses actualités, essayez peut-être également de ne pas consulter trop de bulletins d’informations dédiées partiellement ou totalement à la guerre en Ukraine.
Si vous avez accès à ces informations depuis votre poste de télévision ou votre poste radio, n’hésitez pas à changer de chaîne ou de fréquence quand ce sujet est traité, avant que l’émotion ne vous gagne, et revenez sur votre journal quelques minutes plus tard pour avoir le compte-rendu des autres nouvelles du jour.
Si vous comptez des seniors parmi vos proches, si vous intervenez professionnellement ou bénévolement auprès de personnes âgées, assurez-vous de connaître le ressenti de celles-ci vis à vis de la guerre en Ukraine et de la triste actualité qui en découle. Cela est d’autant plus nécessaire si elles ont elles-mêmes déjà connu la guerre de façon personnelle dans leur vie. N’hésitez pas à recueillir leurs sentiments de façon bienveillante et ayez des paroles rassurantes. Soyez l’oreille dont ils ont besoin pour soulager leurs appréhensions ou évoquer leurs souvenirs de guerre personnels. Dans un second temps, changez-leur les idées en leur faisant faire quelque chose qu’ils aiment, faites-leur prendre l’air si le temps le permet et prenez de leurs nouvelles régulièrement si vous les sentez plus angoissées que de coutume.