Catégories

Seniors : les enjeux du vieillissement démographique

Blog

Ce sont les Nations Unies qui le disent. En 2050, on connaîtra un doublement de la population des personnes âgées, catégorie senior, soit de plus de 65 ans. Un chiffre est indiqué : 1,5 milliard de personnes alors qu’elles sont actuellement 700 millions. Si l’on traduit cela en terme d’allongement de l’ espérance de vie, leur part dans la population mondiale passerait ainsi de 9 % à 16 %. Ce qui est vrai pour la population mondiale, est vrai aussi pour la France avec des caractéristiques propres. Grâce aux progrès de la médecine et l’existence d’un service de santé efficace, et du fait de l’arrivée dans la catégorie senior des générations du baby-boom de l’après-guerre, on compte dans notre pays 3 seniors supplémentaires toutes les cinq minutes. Ce vieillissement inexorable de la population dans les pays développés n’est pas sans incidence dans les structures sociales, économiques, pour le financement des régimes de pensions et en matière d’organisation des soins. Cela pose aussi le problème de la prise en charge de ces aînés, une fois arrivés au grand âge.

Critères démographiques de vieillissement des pays développés.

Cela repose sur un mécanisme démographique selon plusieurs paramètres, les générations du baby-boom qui prennent de l’âge, avec un allongement de leur vie grâce aux progrès de la médecine et une augmentation globale de la démographie des jeunes générations, avec la quasi extinction de la mortalité infantile. Ainsi, sur une moyenne prise sur 40 pays les plus développés, les personnes de plus de 65 ans sont 4 fois plus nombreuses en 2020 qu’en 1950, passant de 54 millions à 222 millions. Selon les projections faites par l’ONU en 2019, cette évolution devrait se poursuivre pour ces 40 pays, avec près de 324 millions de seniors en 2050.

Ceci étant, des disparités devraient apparaître selon les pays. Si l’on regarde les chiffres pour la France, celle-ci devrait connaître un vieillissement moindre (28% de la population globale) alors que les pays méditerranéens seraient autour de 36 et près de 40 % pour le Japon et la Corée du Sud. Ainsi ce pays deviendrait le plus « vieux » en 2050, alors qu’il faisait partie des plus jeunes en 1950.

Evolution de la notion d’âge selon le vieillissement.

Le gain d’années à vivre pour les seniors est concret. Actuellement, les septuagénaires ont autant d’années à vivre que les sexagénaires, il y a cinquante ans, avec un report vers le « grand âge » des soucis liés à la perte d’autonomie qui sont de mieux en mieux pris en compte par les progrès médicaux et l’émergence depuis trente ans d’une nouvelle spécialité médicale, la gérontologie.

Ainsi ces progrès vont permettre pour ces nouvelles personnes âgées d’appréhender les maladies du grand âge et les pertes d’autonomie physique et cognitive dans les meilleures conditions possibles. Bref, c’est toute une politique de prévention sanitaire et sociale qui devra être mise en œuvre pour accompagner ces personnes âgées jusqu’à la fin de leur vie.

Une politique d’accompagnement déjà mise en œuvre.

Il existe un indicateur important, c’est la part du PIB par pays consacrée aux politiques d’accompagnement à la perte d’autonomie des personnes âgées. En 2014, la France lui réservait 1,4% de son PIB et, de ce point de vue, elle se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE (de 1 % à 1,5 % du PIB pour la plupart d’entre eux). On peut citer des limites supérieures, tels que la Suède 3 % et les Pays Bas 2 %. En revanche le Portugal et la Hongrie sont en queue de peloton avec moins de 0,5%. Mais, on l’aura compris, cela ne suffit pas pour une prise en charge optimale et la part apportée par l’entourage familiale demeure essentielle. Ainsi, en France et en Allemagne, à peu près 10 % des personnes âgées en situation de perte d’autonomie continuent à vivre avec l’un de leurs enfants. Ce chiffre monte à 27 % pour l’ Italie et à 35 % pour l’ Espagne, contre moins de 5 % pour le Pays-Bas et la Suède. A noter aussi que 40 % de personnes âgées dépendantes vivent seules en France, 63 % en Suède, 58 % aux Pays-Bas, 37 % en Italie et 32 % en Espagne, ce qui signifie que la prise en charge des pertes d’autonomie ne devrait pas forcément passer par la multiplication, en France, des EHPAD mais aussi par l’accompagnement à domicile de ces personnes avec l’intervention de professionnels en équipes mobiles.

Published in