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Seniors, gare à l’abus de somnifères et d’anxiolytiques !

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Un grand nombre d’individus ont recours à l’occasion à la prise de somnifères et d’anxiolytiques afin de mettre un terme à des problèmes mineurs d’insomnie. Si un usage ponctuel et limité dans le temps ne provoque habituellement pas de ravages à court terme, plusieurs études menées au cours des dernières années démontrent hors de tout doute que les effets secondaires de ces traitements sur une longue période sont bien réels et préoccupants. Qu’en est-il plus précisément de la surconsommation de ces produits chez les personnes âgées ? Qu’est-ce qui les mène vers cet excès ? Quelles en sont les conséquences ? Pour connaître les réponses, lisez ce qui suit.

Le terme somnifère regroupe généralement plusieurs types de médicaments pour dormir, soit les hypnotiques qui invitent au sommeil et les anxiolytiques qui servent à réduire le niveau d’angoisse. Ces produits contiennent des substances chimiques, les benzodiazépines entre autres.

Recours aux somnifères et aux anxiolytiques en France : quelques chiffres

La France se classe au premier rang en ce qui a trait à l’utilisation de somnifères, qui est jusqu’à près de cinq fois supérieure à d’autres pays européens. Et c’est chez les seniors que cette consommation est la plus considérable et fort malheureusement banalisée. Aujourd’hui, près d’un tiers des personnes âgées françaises – hommes et femmes – de plus de 65 ans et plus ou moins 40 % des plus de 85 ans prennent sur une base régulière des somnifères et finissent par ne plus pouvoir s’en passer. Or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, une grande part de ces médicaments ne serait pas indiquée en cas d’insomnie et même de troubles dus à une anxiété importante. Cela s’explique par le fait que les véritables insomnies sont rares chez la personne âgée (ce point sera présenté plus en détail dans la section qui suit) et aussi par le fait que certains de ces traitements – sur prescription ou en vente libre – sont susceptibles d’entraîner rapidement une dépendance ainsi que des effets secondaires parfois hautement nuisibles (sujet qui sera élaboré dans une section ultérieure).

Que dissimule vraiment les troubles du sommeil des seniors ?

Qu’est-ce qui explique les raisons de cette consommation excessive de somnifères et d’anxiolytiques chez les personnes âgées ? Au fil de la vie et surtout après 65 ans, la qualité du sommeil des personnes seniors subit inévitablement des modifications. L’évolution physiologique qui accompagne le vieillissement modifie la qualité du sommeil et l’organisation temporelle. On constate que la durée du sommeil chez la personne âgée diminue, le nombre de réveils perturbateurs en pleine nuit s’accroît et les siestes au cours de la journée se font plus nombreuses. Face a cette évolution du sommeil, les aînés ont un sentiment diffus de mal dormir et ce faisant, se plaignent d’insomnie sans que ce soit réellement le cas. En effet, un pourcentage peu élevé de ces plaintes (10 à 20 % tout au plus) sont associées à un réel problème d’insomnie et exigent le recours à un traitement avec somnifères de courte durée. Les autres problèmes de sommeil ressentis par les seniors peuvent prendre leur source des changements du rythme de vie, la baisse d’activités physiques, des douleurs, l’apnée, une dépression, une anxiété mal gérée ou encore des problèmes urinaires. Lorsque des problèmes liés au sommeil apparaissent avec l’âge, les professionnels de la santé doivent rechercher une cause associée qui nécessitera une prise en charge adaptée.

Perturbation des cycles du sommeil

Loin de constituer une solution miracle à long terme, les somnifères et les anxiolytiques ont au contraire un effet destructeur sur l’organisme des seniors car ils sont incapables de calquer la totalité des cycles du sommeil requis par le cerveau pour bénéficier de tout le repos dont il a besoin afin de fonctionner de manière optimale. Bien sûr, les premières nuits, les insomniaques se sentent revivre car leur sommeil est lourd et continu. Mais ils ne sont pourtant pas plus reposés au lever car la qualité demeure toujours médiocre.

Troubles physiques et cognitifs

Les répercussions dévastatrices de la consommation de médicaments d’aide au sommeil et au contrôle de l’anxiété chez les personnes âgées ne s’arrêtent pas là et sont loin d’être banales. Les seniors sont d’autant plus vulnérables étant donné leur résistance physique moindre et leur métabolisme plus lent. Il faut savoir que ces produits comprennent une molécule qui fait obstacle à l’action de l’acétylcholine, une substance chimique du cerveau en lien avec la mémoire, l’apprentissage, la vigilance, l’attention et l’activation musculaire. Ils peuvent exposer les seniors à des risques d’ordre neurologique et psychiatrique. Les possibilités pour eux d’être impliqués dans un accident de la route ne sont pas non plus négligeables. Qui plus est, les personnes âgées qui prennent ce type de médicaments constatent souvent une atteinte à leurs fonctions motrices qui augmente la fréquence de chutes et de fractures de la hanche qui en résultent souvent. Il n’est pas rare non plus qu’elles se retrouvent aux prises avec des problèmes d’irritabilité et d’agressivité et certaines peuvent être menacées de démence.

La dépendance

Les risques de dépendance ne sont pas non plus à prendre à la légère. Lorsque les somnifères et les anxiolytiques n’ont plus d’effets, même à forte dose, les problèmes d’insomnie ont tendance à prendre de l’ampleur et l’état de santé à se détériorer. Et c’est sans compter le sevrage auquel les aînés doivent faire éventuellement face, sevrage qui s’accompagne souvent d’une multitude de malaises handicapants.

Des solutions existent

Après avoir éliminé tout problème de santé sous-jacent à l’aide d’un examen médical complet, les seniors peuvent faire beaucoup pour améliorer la qualité de leur sommeil sans médicaments. De petits changements au quotidien de leurs habitudes de vie et de leur routine du soir peuvent faire toute la différence et proposer une solution de rechange moins nocive et plus durable aux somnifères et aux anxiolytiques. La thérapie cognitivo-comportementale adaptée aux aînés fait également partie des solutions envisageables pour aider à réduire leur recours aux somnifères et aux anxiolytiques ainsi que la détresse émotionnelle qui se rattache souvent aux troubles du sommeil.

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