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Covid-19 : l’importance du soutien psychologique en maison de retraite

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Outre le danger que représente le virus de la Covid-19 pour la santé physique des personnes âgées, il y a un autre aspect, tout aussi fragile, qu’il ne faut pas négliger : leur santé mentale. Sentiment d’abandon, stress, solitude, sont autant de choses que peuvent ressentir les résidents des maisons de retraite durant cette crise sanitaire. Dès lors, comment prévenir une forme de détresse psychologique et comment y faire face si celle-ci s’est déjà installée ? Les EHPAD ont pour mission d’apporter toute forme de soutien psychologique à leurs résidents. Voici un décryptage de la situation que vivent les personnes âgées et les solutions mises à leur disposition.

Le point sanitaire dans les maisons de retraite

La crise sanitaire que connaît la France depuis plusieurs mois demande une vigilance constante concernant son évolution, notamment dans les maisons de retraite. En effet, les premières constatations effectuées par l’ensemble du corps médical et des scientifiques tendent à confirmer que les seniors sont des personnes à risque. Cela signifie que, face au virus de la Covid-19, elles sont davantage susceptibles de le contracter et de déclarer des symptômes menant à des complications tels que des troubles respiratoires importants. En somme, les aggravations liées à cette pathologie touchent essentiellement les personnes qui ont plus de 65 ans, du fait d’un système immunitaire naturellement plus fragile et les personnes qui ont une maladie chronique préexistante (les individus atteints d’un cancer, les diabétiques, les obèses…).

De ce fait, le risque de décès des suites de la contraction de la maladie est accru chez les personnes âgées. Plus de 90 % des morts recensés correspondent à des individus qui ont plus de 65 ans. Ainsi, les directeurs des EHPAD doivent prendre des mesures drastiques en termes de protection sanitaire, afin de limiter le risque de contamination entre les résidents. Cela passe par la mise en isolement des personnes les plus vulnérables et la diminution du nombre de visites dans les EHPAD à son plus strict minimum. Ces mesures strictes, mais nécessaires, ne sont pas sans impact pour la santé mentale des résidents.

Les visites des proches impactées

Avec le déconfinement, la plupart des personnes avaient pu retrouver un semblant de vie normale, notamment au niveau des déplacements. Ce n’était pas forcément le cas pour les résidents des EHPAD, qui étaient encore contraints de suivre des règles strictes de confinement. Les prises de décisions en matière d’assouplissement des règles de distanciation sociale demeurent à la charge des directeurs des EHPAD, en concertation avec les équipes soignantes. Chaque établissement doit garantir une sécurité optimale et cela passe par une limitation des interactions sociales. Afin d’éviter que le virus ne vienne de l’extérieur et ne contamine les résidents, les visites des proches sont possibles, mais limitées. Cela se fait au cas par cas et cela requiert une demande au préalable, soit par le résident lui-même, soit par un proche. Si une visite est autorisée, des conditions strictes doivent être appliquées : l’entrevue ne peut pas durer plus d’une heure ; les contacts physiques ne sont pas autorisés ; chaque individu doit porter un masque et il ne peut y avoir plus de deux visiteurs.

Les personnes âgées ne peuvent malheureusement pas espérer voir leurs petits-enfants lorsque ceux-ci sont mineurs. En effet, s’ils sont atteints de la Covid-19, les enfants ne présentent pas forcément de symptômes, ils peuvent donc contaminer les autres sans s’en rendre compte… Ces privations sont souvent un coup dur pour les résidents d’une maison de retraite, qui ne peuvent pas profiter de chaque membre de leur famille comme ils le voudraient.

Le manque d’interactions sociales au sein de la maison de retraite

Les mesures prises par les directeurs des établissements concernent les personnes venant de l’extérieur, les proches, mais elles concernent également les résidents entre eux. Dès lors, le mal-être peut s’accentuer dans le sens où chaque résident se voit isolé d’une manière assez brutale. Pour autant, il est indispensable de comprendre que la limitation des interactions entre les résidents est nécessaire, afin d’éviter de créer des chaînes de contaminations incontrôlables.

Ce manque d’interactions sociales a des conséquences psychologiques indéniables, surtout lorsque l’on sait que ces personnes âgées sont d’ordinaire exposées à une certaine solitude. Elles souffrent parfois de ne plus vivre chez elles, en totale autonomie et de ne recevoir que de temps à autre la visite de leurs proches. Le virus accentue alors cette solitude et prive les personnes âgées des interactions qu’elles peuvent avoir avec d’autres résidents. La cantine, les jeux, les promenades à l’extérieur sont limités, voire supprimés et il ne reste finalement que les interactions avec le personnel soignant. Il est donc tout à fait normal que s’installe une certaine anxiété ou qu’apparaissent des comportements dépressifs. Le personnel soignant a la lourde tâche de veiller à ce que le moral des personnes âgées isolées ne décline pas trop.

En fonction de la situation de chaque maison de retraite, la direction peut autoriser des activités collectives en petit comité ou la prise de repas entre quelques résidents.

L’accompagnement psychologique adapté aux personnes âgées

Toutes ces mesures présentées jusqu’alors témoignent de la difficulté à laquelle font face les personnes âgées. Ces dernières se heurtent à une diminution de leurs interactions sociales, pourtant indispensables pour leur bien-être psychologique. Le personnel des EHPAD est chargé de s’assurer que leurs résidents maintiennent, tout de même, un minimum le contact avec leurs proches, via des échanges téléphoniques ou de courriels par exemple. Tous les moyens de communication possibles doivent être mis à la disposition des personnes âgées.

Si un membre du personnel soignant constate une détresse mentale chez l’un des résidents, il peut lui proposer un soutien psychologique individuel. Ainsi, il est tout à fait envisageable d’orienter le résident souffrant d’isolement vers un professionnel de santé spécialisé dans ce domaine. Certaines associations proposent aussi un accompagnement basé sur l’écoute et le partage. Le but est de faire parler la personne âgée, d’écouter ses ressentis, sa tristesse, son incompréhension, afin de la rassurer et lui faire comprendre qu’il s’agit d’un moment de crise temporaire.

De nombreux professionnels comme des psychologues ou des psychiatres, sont prêts à intervenir pour s’occuper de la santé psychique des résidents. Au-delà de la parole, la méditation semble être un outil indispensable en ces temps troublés. Cette pratique permet, entre autres, de limiter le stress et de gagner en sérénité mentale. Les numéros verts de la Croix-Rouge française pour obtenir un soutien psychologie sont: le 09 70 28 30 00 ou le 0800 858 858.

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